Zouloujin (Candidature abandonnée)

Zouloujin a écrit:Filature de très courte durée, je fut bien vite démasqué par un de leur chasseur. Ils ont toujours les deux yeux bien ouverts ceux là !

Que tous les Loas du Carnage et de la Destruction engloutissent cette maudite face-de-groin de Garrosh et tous ses larbins ! J'en avais plu que soupé de cette damnée mission !

Moi, je me demandais pas qu'un peu, si ça valait vraiment la peine de continuer à crapahuter dans cette foutue jungle puante où chaque arbre qui ne cachait pas un des fauves locaux dissimulait un de ces cinglés d'autochtones... Plus mabouls encore que ces macaques de hozens, ces damnés mogus ! Même pas moyen de commencer à négocier avec eux, ils balançaient leurs foutus maléfices avant même de discuter. Je me demandais vraiment comment des tanches aussi stupides que les Zandalaris avaient réussi à s'arranger avec eux, dans le nord... Ou bien, dans le nord, c'était pas la même tribu mogu qu'ici, et ceux du Nord étaient à leurs cousins des jungles de Krasarang ce que nous sommes aux Amani, c'est-à-dire ceux qui ont pris le cerveau et n'ont laissé aux inférieurs que les bras. Ou alors les mogus ne supportaient pas plus le climat local que les peaux roses, et ceux d'ici souffraient des symptômes d'une fièvre tropicale au stade terminal. C'était pas possible autrement.

Et encore, le pire n'était même pas que ces mecs étaient trop cons pour comprendre que, si leurs cousins arrivaient à s'arranger avec un ramassis de débiles aussi indécrottables que les Zandalaris - à la cervelle encore plus dévorée par un mauvais mojo que celle des Casse-Crânes ou, pire, des Sombrelances -, y avait bien moyen de trouver un accord mutuellement profitable avec un mec aussi raisonnable que moi.

Non, le pire, c'était que, en prime, ces mecs étaient indigestes au possible. Je veux bien croire que ce sont des sorciers grave costauds, et que leur chair est un puissant mojo. Mais quand même un aussi bon cuistot que moi n'arrive pas à mitonner un plat gouteux avec le cœur d'un mec, c'est qu'y a quelque chose de pourri dans la matière première du repas. De toutes manières, quand t'es obligé de te boucher les narines pour avaler chaque morceau d'un mec, tu sais que t'auras trop la tête ailleurs pour absorber son mojo.

Et tout ça pour une paie misérable... Les gros bonnets de la Horde se montraient de plus en plus radins au fil des années... à ce rythme, ils s'attendraient un jour à ce qu'on bosse pour les beaux yeux de Garrosh ! Par tous les Loas de la Mort et de la Putréfaction, est-ce que j'ai une tête à faire dans le bénévolat, moi ? Surtout quand je risque de faire trouer ma précieuse peau tous les 100 battements de cœur ?

Et, dans ce coin-là, se faire trouer la peau, ça nous pendait bien plus au nez que tomber sur une autochtone affectueuse ne demandant qu'à vivre des expériences exotiques avec un superbe troll viril à la toison de feu... Après, faut reconnaître que, dans le coin, en terme de gonzesses... C'est pas que je sois formellement opposé à la découverte... Mais, quand même : Si elles existent, les femelles mogus sont tellement moches que je ne me suis même pas rendu compte que j'en avais croisées ; kif kif pour les guenons hozens ; quant aux bonnes femmes des pandas, je suis désolé, mais elles sont encore plus appétissantes que celles des bovins, et, à chaque fois que j'en ai croisé une, la seule pensée qui m'ait effleuré était les meilleures angles de coupe de toute cette bonne barbaque fraîche.

Mais passons sur le peu d'intérêt de ce nouveau continent que, pour avoir envie de le conquérir, fallait grave être aussi demeuré qu'une face-de-groin.

Je disais donc que, dans cette foutue jungle puante, ça me pendait grave au nez de me faire trouer la peau, avec toutes ces fichus peaux roses qui n'avaient débarqué sur ce continent pourri que dans ce but. Il était bien gentil, le légionn... le général Nazgrim (à croire que, dans cette foutue Horde, si tu voulais avoir une chance de monter les échelons, fallait avoir été trépané au cours de ta petite enfance), de nous dire qu'il fallait sécuriser la zone de débarquement de la Horde... "Sécuriser la zone de débarquement de la Horde", ça signifiait massacrer toutes les peaux roses portant l'écusson de Hurlevent. Et ça, ça faisait un paquet de monde. Ces foutus Allianceux grouillaient autant dans le coin que les cafards à Fossoyeuse.

Et, pour ne rien arranger, tous ces petits salopards mesquins refusaient de se laisser "sécuriser". Pire ! Tous ces maudits empêcheurs de trucider en rond avaient, eux, visiblement, reçu l'ordre de sécuriser la zone de débarquement de l'Alliance. Alors, non seulement ils refusaient de se laisser zigouiller, mais en plus, ils avaient activement entrepris de nous trouer la peau, à moi et mes gars...

Encore heureux que les mecs ne supportent pas le climat... Carrément verdâtres qu'elles en étaient, les peaux roses ! Ça avait grave joué en notre faveur à chaque escarmouche. C'est sûr que c'est toujours plus agréable d'aller se battre contre des mecs accroupis, le pantalon sur les chevilles, que contre des types qui pètent le feu. Moins risqué. Et, vu le ramassis de romanos bons à rien que je me traîne, je préfère toujours éviter les risques inutiles.

Peu avant, grâce à la petite santé fragile des Allianceux, nous avions encore pu chicotter une demi-compagnie de soldats de Hurlevent, pourtant renforcée d'un peloton de mages de guerre. Les mecs avaient engagé une escouade de Sombrelances, et, avec la fièvre qu'ils se coltinaient, ils n'avaient même pas pensé à garder en alerte des hommes de réserve qui auraient surveillé leurs arrières.

Les abrutis que se traînait Vol'jin me surprendraient toujours... Aller charger de face, à la manière de ces abrutis d'orcs, des soldats en armure brillante qui, en prime, avaient des sorciers en soutien qui ne demandaient rien de mieux que trouer la peau de trolls imprudents... Il n'y avait vraiment que des tocards de Sombrelances pour avoir des idées aussi fumeuses !

Au moins, ils ne cessaient de nous donner de bonnes occasions de rigoler... Et, ce coup-ci, ils nous avaient offert une belle bagarre comme je les aime, de celles où on bondit sur le dos de l'ennemi et on le chicotte avant même qu'il nous sache dans le coin.

La première salve de projectiles et de sortilèges avait suffi pour en abattre la grande majorité. Aussi avions-nous pu avancer parmi les survivants, taillant de-ci, de-là, aussi nonchalamment qu'un tauren qu'on emmène paître au pré, des mecs à l'esprit embrumé, complètement surpris, et nous avions même pu prendre le temps de nous payer la tête de ce qui restait de survivants parmi les Sombrelances...

J'étais en train de récupérer la hache que j'avais laissée dans le crâne d'un des chefs des oreilles rondes quand Zar'oonk avait repéré, juste à côté de moi, un des larbins de Vol'jin pas encore crevé. Le mec était bien sonné ; il avait pris un bon coup sur la tête - en témoignait son crâne pissant le sang -, mais il vivait encore, et peut-être même bien qu'il aurait pu s'en tirer, si quelqu'un le soignait.

Taquin, Zar'oonk lui avait craché un "Sombrelance..." méprisant, avant de lui demander : "Toi, t'es en train de crever... Et, pendant c'temps, où est ce tocard de Vol'jin ? L'est où, mec ?"

Ça nous avait tous bien fait marrer.

Mais, on ne s'était pas éternisés. Pas vraiment l'envie que nous tombe dessus une escouade d'Allianceux. On préférait largement être ceux qui leur tombaient dessus. Alors, tout le monde avait laissé le Sombrelance finir de crever en paix et s'était attelé à récupérer rapidement tout ce qui pouvait avoir de la valeur sur les cadavres. Yan'jilah avait trouvé deux oreilles rondes blessés, mais pas trop amochés pour qu'on les traîne avec nous jusqu'à notre planque, et que, en prime, on puisse espérer qu'ils mettraient longtemps avant de rendre leur dernier soupir - il fallait bien de temps en temps, que j'accorde quelques moments de distraction à mes gars.

Alors, on avait embarqué notre butin, nos deux prisonniers après les avoir à peu près réveillés, et nous étions partis pour notre planque.